Les friches agricoles, enjeu d’aménagement du territoire pour la mise en œuvre de politiques de transition chez INRAE

Présentation INRAE

L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.

Environnement de travail, missions et activités

Projet dans lequel s’inscrit le stage

Le projet FRICHAGRI financé par l’ANR (2025-2028) porte sur le devenir des terres agricoles abandonnées. Dans un contexte de changement climatique, ces terres sont souvent ciblées pour la mise en œuvre de politiques de transition environnementales, agricoles et/ou énergétiques. Les terres agricoles abandonnées sont ainsi converties en ressources par et pour les transitions, que ce soit comme potentiels puits de carbone, champs photovoltaïques ou pour de nouvelles formes d’agroécologie nourricière, voire pour de la gestion des milieux naturels sans intervention humaine. Toutefois, les nouveaux usages possibles de ces terres suscitent des controverses, des conflits et des résistances : conflits de cadrage d’une part, à propos des conceptions légitimes de ces espaces ; conflits d’usage d’autre part, à propos des modes d’appropriation et de valorisation légitimes de ces espaces. Le projet FRICHAGRI propose d’analyser les politiques de transition pour les terres agricoles abandonnées au prisme des luttes et des rapports de force qui les sous-tendent et les cadrent : quelles transitions sont engagées sur les terres agricoles abandonnées et qui en sont les ‘gagnants’ et les ‘perdants’ ? Avec quelles conséquences sur les usages et les fonctionnalités des sols ?

Le stage vise à explorer sous cet angle plusieurs cas d’étude en France métropolitaine, afin de les comparer dans le cadre du projet avec d’autres études de cas qui seront conduites en parallèle en Guadeloupe, en Côte d’Ivoire et en Italie. Le présent stage pourra se poursuivre par une thèse de doctorat dans le cadre d’un projet européen.

Objectifs du stage

  • Recenser les situations où les terres agricoles abandonnées sont ciblées pour mettre en œuvre différentes politiques de transition en France métropolitaine.
  • Analyser le rôle des collectivités locales et des politiques de planification dans l’orientation des usages futurs des terres agricoles abandonnées, dans le contexte des objectifs ZAN (zéro artificialisation nette des sols).
  • Conduire 2 études de cas approfondies sur des situations contrastées, en enquêtant un panel d’acteurs. Étudier les politiques de transition mises en œuvre pour/sur les terres agricoles abandonnées et les effets de ces politiques en termes d’usages des sols, de pouvoirs et de justice sociale.

Déroulement du stage

  • Travail bibliographique : lecture d’articles scientifiques en français et en anglais et production d’une note de synthèse.
  • Repérage dans la littérature grise et sur Internet (presse régionale, documents de politique publique) de situations où les friches agricoles sont au cœur d’enjeux d’aménagement du territoire. Élaboration d’une grille d’analyse pour en donner un panorama. Choix de cas d’étude à approfondir. L’un d’eux est déjà ciblé : il s’agit de la politique de remobilisation des friches agricoles conduite par le Pays Cœur d’Hérault dans le cadre de son PAT (projet alimentaire territorial).
  • Analyse des documents de politique publique locale ciblant les friches agricoles sur les 2 cas d’étude choisis.
  • Étude diachronique des trajectoires foncières (évolution de l’usage des sols et droits avant/après abandon) sur une zone d’étude limitée dans chaque cas (une commune, une portion de commune).
  • Identification d’un panel d’une quinzaine d’acteurs à enquêter sur chaque cas (propriétaires, agriculteurs voisins, chasseurs, associations environnementales, conservatoire des espaces naturels, opérateurs d’énergie renouvelable, élus locaux, etc.).
  • Préparation de grilles d’entretien, réalisation d’une trentaine d’entretiens semi-directifs, retranscription. Ces entretiens visent à recueillir les différents points de vue sur le devenir des friches agricoles et à identifier les gagnants et les perdants des politiques de transition qui les ciblent, c’est-à-dire ceux qui obtiennent des droits et un accès à ces « nouvelles » ressources, et ceux qui en sont exclus. Les non-humains pourront faire partie de l’analyse (approche interspécifique).
  • Analyse, rédaction du mémoire universitaire, échanges sur l’articulation des résultats avec les autres études du cas du projet FRICHAGRI.

Selon les avancées, un atelier participatif avec les personnes interrogées pourra être organisé en guise de restitution sur un ou plusieurs des terrains d’étude.

Le ou la stagiaire participera à la vie du projet FRICHAGRI (réunions, séminaires, etc.). Il-elle travaillera sous le co-encadrement de Coline PERRIN, directrice de recherche en géographie à INRAE UMR Innovation (Montpellier), et de Romain MELOT, directeur de recherche en sociologie à INRAE, Umr Bagap (Angers), tous deux spécialistes du foncier agricole.

Si intérêt de l’étudiant, ce stage pourra déboucher sur l’engagement d’une thèse de doctorat sur les friches agricoles, financée dans le cadre d’un projet européen (SPADES) sur la prise en compte des sols (et de toutes leurs fonctions) dans la planification spatiale. Le sujet précis de la thèse pourra être co-construit avec l’étudiant au printemps, selon ses compétences et intérêts.

Formations et compétences recherchées

Master/Ingénieur (Bac+5)

  • Fin d’études d’ingénieur agronome ou Master 2 en sciences sociales (géographie, sociologie, science politique) ou pluridisciplinaire sur des questions d’aménagement ou d’environnement,
  • Une première expérience d’enquêtes qualitatives et de leur analyse est nécessaire,
  • Rigueur et organisation
  • Langue française obligatoire et maîtrise correcte de l’anglais attendue (pour lire des articles et échanger avec les autres équipes du projet)
  • Capacités d’analyse, de rédaction et de synthèse
  • Esprit d’initiative
  • Aisance relationnelle
  • Permis B nécessaire. Une voiture de service est disponible pour les enquêtes de terrain.

Votre qualité de vie à INRAE

En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :

  • jusqu’à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
  • d’un soutien à la parentalité : CESU garde d’enfants, prestations pour les loisirs ;
  • de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
  • d’un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
  • de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
  • d’activités sportives et culturelles ;
  • d’une restauration collective.

Modalités pour postuler

J’envoie mon CV et ma lettre de motivation

Les personnes accueillies à INRAE, établissement public de recherche, sont soumises aux dispositions du Code de la fonction publique notamment en ce qui concerne l’obligation de neutralité et le respect du principe de laïcité. A ce titre, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’elles soient ou non au contact du public, elles ne doivent pas manifester leurs convictions, par leur comportement ou leur tenue, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques.

> En savoir plus : site fonction publique.gouv.fr



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